Le Pouvoir des fables, de La Fontaine
INTRODUCTION
La Fontaine, fabuliste et moraliste français du XVIIe siècle classique écrit ses Fables choisies et mises en vers, entre 1678 et 1679 dont est extraite Le Pouvoir des fables (livre VIII, fable 4). Après la chute de Fouquet son protecteur, il se consacre à une critique de la société de son époque à travers ses fables. Ainsi, celles-ci renferment les observations qu'il en fait en mettant en scène des animaux. On parle donc de bestiaire allégorique. La plupart de ses fables sont en fait une réécriture des récits d'Ésope qu'il adapte à sa propre époque. Néanmoins, leur message reste toujours universel et atemporel. Dans Le Pouvoir des Fables, on assiste au discours d’un orateur, celui-ci cherche à mettre en garde le peuple d’Athènes du péril qui le menace. Voyant qu’une stratégie argumentative directe n’émeut pas ces gens, qui s’intéressent d’avantage à des combats d’enfants, il a recours à la fable pour appuyer son point de vue. En quoi la fable est-elle plus efficace pour appuyer sa thèse et ainsi celle de La fontaine? Pour appuyer un point de vue, cette fable présente un schéma narratif minutieusement ficelé, un récit en abîme bien choisit, ainsi qu’une morale réfléchie.
I). UN SCHÉMA NARRATIF CONVAINCANT
a). Un discours où le personnage s’adresse directement à la foule
Afin que sa morale soit bien reçue, La fontaine met en place un schéma narratif convaincant. Il commence par une argumentation directe de son personnage. Les paroles de l’orateur, ou plutôt du « harangueur » sont résumées en quelques vers. Même si l’on connait la thèse de celui-ci, nous n’avons pas ses propres paroles, mais une description de son discours et des outils auxquels il a recourt. Néanmoins, certains indices donnés par le fabuliste nous montre qu’il a recourt à la tonalité polémique, comme les termes : « art tyrannique » (v.3), « figures violentes » (v.7) et « tonna » (v.9) et à la tonalité pathétique : « Qui savent exciter les âmes les plus lentes / Il fit parler les morts » (v.8 et 9).Ce discours n’aura pas l’effet escompter.
b). L’échec de cette argumentation directe
Cette stratégie est un échec total, personne ne lui prête la moindre attention, « on ne l’écoutait pas » (v.6), ici le pronom indéfini « on » donne une impression de masse lointaine, les gens ne lui prêtent aucune attention, l’ignorent et ce mot accentue d’avantage cette attitude. Ici, ce ne sont pas les gens qui sont loin de l’orateur, mais plutôt l’orateur qui se sent loin d’eux, car il est incapable de les atteindre avec ses paroles. « Le vent emporta tout, personne ne s’émut » (v.10), ce vers est très significatif, ces paroles tombent dans le vide, il utilise tous les outils typiques de l’oratoire, dont la tonalité pathétique, et ça ne touche personne, les gens semblent imperméables à ses paroles. Néanmoins, c’est parce que ces gens sont des humains comme lui qu’ils refusent de lui prêter la moindre attention.
c). L’orateur : un homme ordinaire au même titre que le peuple
Les gens présents, étant superficiels et à son image refusent de l’écouter, ils regardent ailleurs et sont plus intéressés par des disputes d’enfants que par ce qu’il dit : « L’animal aux têtes frivoles / Étant fait à ses traits ne daignait l’écouter / Tous regardaient ailleurs ; il en vit s’arrêter/ À des combats d’enfants, et point à ses paroles » (v.11-14). Ici, l’expression « animal aux têtes frivoles » fait référence au souvenir d’Horace, qui appelle le peuple romain «monstre à plusieurs têtes ». La comparaison est donc très méprisante, néanmoins le narrateur intègre l’orateur à ce groupe, à l’aide du « Étant fait à ses traits » (v.11), il sous-entend par là qu’ils sont tous humains, cette inclusion et cette référence à l’enfance sont aussi présentes dans la morale de la fin : « Le monde est vieux, dit-on, je le crois ; cependant / Il le faut amuser encor comme un enfant » (v.36-37). Néanmoins ce n’est pas pour rien que personne ne réagit et La fontaine nous le fait remarquer, en effet, le narrateur insiste sur le fait qu’Athènes est une république et par le fait même une démocratie, dont les valeurs fondamentales sont la liberté et le consentement du peuple, le vers 4 «Voulant forcer les cœurs dans une république » en est la preuve. Ainsi, on s’aperçoit que son approche était mauvaise dès le départ, en effet en prônant la liberté il veut provoquer les athéniens et c’est en partie pour cela qu’ils ne l’écoutent pas, il s’en rend compte et décide d’en changer. De plus, l’oxymore « art tyrannique » qui précède vient renforcer le fait que sa démarche est maladroite, pour avoir l’attention des gens, il ne faut pas leur donner l’impression de leur imposer une idée, une façon de penser.
II). UN RÉCIT EN ABÎME : LA FABLE
a). L’utilisation d’un récit, l’effet est immédiat
L’orateur, en réalisant que les personnes auxquelles il s’adresse, s’attardent d’avantage à des disputes d’enfants qu’à ses paroles, réalise qu’en fait ceux-ci ont besoin d’être divertis pour vous prêter attention : « Que fit le harangueur? Il prit un autre tour » (v.15). Il fait ainsi passer son message par le biais de la fable et dit : «Cérès, commença-t-il, faisait voyage un jour / Avec l’anguille et l’hirondelle / Un fleuve les arrête ; et l’anguille en nageant / Comme l’hirondelle en volant / Le traversa bientôt » (v.16-20). Le vers saccadé et brisé est intéressant, il sert à illustrer le fait que le harangueur invente ce récit « en direct », si l’on peut dire. Ce début de récit présente un contexte surréaliste et enfantin, et suscite ainsi l’intérêt de la foule par une série d’évènement très simple et inachevée, Maintenant, tout le monde attend la suite de son histoire avec impatience et s’écrie : « Et Cérès, que fit-elle? » (v.21). Cette citation montre tout à fait l’effet immédiat qu’a ce changement de stratégie et va permettre au harangueur de développer sa thèse.
b). Le dénouement du récit, une mise en garde pour le peuple
L’orateur se sert de Cérès, la déesse des moissons vénérée à Athènes comme d’un argument d’autorité pour rappeler « sa patrie » (v.2) à l’ordre : « Ce qu’elle fit? Un prompt courroux / L’anima d’abord contre vous/ Quoi, de contes d’enfants son peuple s’embarrasse! » (v.22et 24). Il dénonce ainsi leur goût pour les fables alors qu’ils ne s’intéressaient pas du tout à son discours auparavant et les met en garde contre la menace qui pèse sur eux, à cause de Philippe de Macédoine, qui est leur ennemi : « Et du péril qui le menace / Lui seul entre les Grecs il néglige l’effet/ Que ne demandez-vous ce que Philippe fait ? » (v.25-27). Ici, l’orateur utilise des questions rhétoriques pour dénoncer le comportement enfantin et naïf de son peuple. Ainsi, par la morale qui suit, le titre de la fable prend tout son sens.
c). La morale de La Fontaine
Les vers qui suivent montrent toute l’ampleur de la stratégie argumentative de La Fontaine, celui-ci s’est servi du récit en abîme appartenant supposément à l’orateur pour appuyer son propre point de vue, cette fable présente donc deux morale, celle exposant la pensée du harangueur et celle de la vraie fable affichant le point de vue de La Fontaine, voici le passage en question : « À ce reproche l’assemblée/ Par l’apologue réveillée / Se donne entière à l’orateur / Un trait de fable en eu l’honneur. » (v.28-31).
III). ART PÉDAGOGIQUE
a). Une morale universelle
En utilisant le pronom personnel « nous » (v.32), La Fontaine ouvre la morale, en effet il s’inclut dans celle-ci et montre ainsi qu’elle est didactique. Comme toutes les morales, celle-ci utilise le présent gnomique, qui est un présent de vérité générale, cela lui permet de rendre la morale de sa fable universelle et atemporelle : « Le monde est vieux, dit-on, je le crois : cependant / Il le faut amuser encor comme un enfant (v.36-37). Un autre point intéressant est qu’en utilisant le « je », il se met en valeur au lieu de se faire oublier comme il le fait parfois dans les autres fables, de plus, il dit au lecteur qu’il rédige une morale, (« Au moment que je fais cette moralité », v.33) alors qu’il se sert, comme son personnage de la fable, d’un récit afin de faire passer son idée. Il fait cela certainement parce qu’il sait que le titre de la fable est indicateur et qu’il ne veut pas qu’elle soit comprise autrement. Cette morale reste donc fermée puisqu’elle ne semble pas laisser place à l’interprétation.
b). Un besoin de divertissement propre à l’homme
La fontaine utilise ici, Peau d’âne légende très populaire à l’époque comme argument d’autorité, c’est une façon de rendre son message encore plus valable. Néanmoins il ne parle pas du Peau d’âne de Perrault qui ne paraîtra qu’en 1694, mais de celui auquel Louison fait référence dans « Le malade imaginaire » de Molière. Il explique dans le même temps que chaque homme a besoin de se faire conter une histoire, en effet, il est moraliste et donc un observateur de ses contemporains bien placé pour les comprendre. Cette morale est la suivante : « Nous sommes tous d’Athène en ce point ; et moi-même / Au moment que je fais cette moralité / Si Peau d’âne m’était conté / J’y prendrais un plaisir extrême / Le monde est vieux, dit-on, je le crois ; cependant / Il le faut amuser encor comme un enfant. » (v.32-37). Remarque intéressante, il est évident que La Fontaine cherche à rendre sa morale universelle, il l’applique à toute l’humanité, néanmoins il garde encore légèrement le contexte se son récit témoins avec le passage : « Nous sommes tous d’Athène en ce point ».
CONCLUSION
Par cette fable, présentant un récit en abîme, La fontaine appuie son point de vue de manière originale et bien pensée, tout est parfaitement enclenché. Il utilise un personnage présentant lui-même une thèse en se servant de la fable et se sert de ce récit pour en tirer sa propre morale. La Fontaine se montre ainsi honnête homme, car il enseigne tout en cherchant à plaire à ses lecteurs, à les divertir. Néanmoins, la fable est elle le seul moyen littéraire de divertir tout en maintenant une argumentation solide?
La Fontaine, fabuliste et moraliste français du XVIIe siècle classique écrit ses Fables choisies et mises en vers, entre 1678 et 1679 dont est extraite Le Pouvoir des fables (livre VIII, fable 4). Après la chute de Fouquet son protecteur, il se consacre à une critique de la société de son époque à travers ses fables. Ainsi, celles-ci renferment les observations qu'il en fait en mettant en scène des animaux. On parle donc de bestiaire allégorique. La plupart de ses fables sont en fait une réécriture des récits d'Ésope qu'il adapte à sa propre époque. Néanmoins, leur message reste toujours universel et atemporel. Dans Le Pouvoir des Fables, on assiste au discours d’un orateur, celui-ci cherche à mettre en garde le peuple d’Athènes du péril qui le menace. Voyant qu’une stratégie argumentative directe n’émeut pas ces gens, qui s’intéressent d’avantage à des combats d’enfants, il a recours à la fable pour appuyer son point de vue. En quoi la fable est-elle plus efficace pour appuyer sa thèse et ainsi celle de La fontaine? Pour appuyer un point de vue, cette fable présente un schéma narratif minutieusement ficelé, un récit en abîme bien choisit, ainsi qu’une morale réfléchie.
I). UN SCHÉMA NARRATIF CONVAINCANT
a). Un discours où le personnage s’adresse directement à la foule
Afin que sa morale soit bien reçue, La fontaine met en place un schéma narratif convaincant. Il commence par une argumentation directe de son personnage. Les paroles de l’orateur, ou plutôt du « harangueur » sont résumées en quelques vers. Même si l’on connait la thèse de celui-ci, nous n’avons pas ses propres paroles, mais une description de son discours et des outils auxquels il a recourt. Néanmoins, certains indices donnés par le fabuliste nous montre qu’il a recourt à la tonalité polémique, comme les termes : « art tyrannique » (v.3), « figures violentes » (v.7) et « tonna » (v.9) et à la tonalité pathétique : « Qui savent exciter les âmes les plus lentes / Il fit parler les morts » (v.8 et 9).Ce discours n’aura pas l’effet escompter.
b). L’échec de cette argumentation directe
Cette stratégie est un échec total, personne ne lui prête la moindre attention, « on ne l’écoutait pas » (v.6), ici le pronom indéfini « on » donne une impression de masse lointaine, les gens ne lui prêtent aucune attention, l’ignorent et ce mot accentue d’avantage cette attitude. Ici, ce ne sont pas les gens qui sont loin de l’orateur, mais plutôt l’orateur qui se sent loin d’eux, car il est incapable de les atteindre avec ses paroles. « Le vent emporta tout, personne ne s’émut » (v.10), ce vers est très significatif, ces paroles tombent dans le vide, il utilise tous les outils typiques de l’oratoire, dont la tonalité pathétique, et ça ne touche personne, les gens semblent imperméables à ses paroles. Néanmoins, c’est parce que ces gens sont des humains comme lui qu’ils refusent de lui prêter la moindre attention.
c). L’orateur : un homme ordinaire au même titre que le peuple
Les gens présents, étant superficiels et à son image refusent de l’écouter, ils regardent ailleurs et sont plus intéressés par des disputes d’enfants que par ce qu’il dit : « L’animal aux têtes frivoles / Étant fait à ses traits ne daignait l’écouter / Tous regardaient ailleurs ; il en vit s’arrêter/ À des combats d’enfants, et point à ses paroles » (v.11-14). Ici, l’expression « animal aux têtes frivoles » fait référence au souvenir d’Horace, qui appelle le peuple romain «monstre à plusieurs têtes ». La comparaison est donc très méprisante, néanmoins le narrateur intègre l’orateur à ce groupe, à l’aide du « Étant fait à ses traits » (v.11), il sous-entend par là qu’ils sont tous humains, cette inclusion et cette référence à l’enfance sont aussi présentes dans la morale de la fin : « Le monde est vieux, dit-on, je le crois ; cependant / Il le faut amuser encor comme un enfant » (v.36-37). Néanmoins ce n’est pas pour rien que personne ne réagit et La fontaine nous le fait remarquer, en effet, le narrateur insiste sur le fait qu’Athènes est une république et par le fait même une démocratie, dont les valeurs fondamentales sont la liberté et le consentement du peuple, le vers 4 «Voulant forcer les cœurs dans une république » en est la preuve. Ainsi, on s’aperçoit que son approche était mauvaise dès le départ, en effet en prônant la liberté il veut provoquer les athéniens et c’est en partie pour cela qu’ils ne l’écoutent pas, il s’en rend compte et décide d’en changer. De plus, l’oxymore « art tyrannique » qui précède vient renforcer le fait que sa démarche est maladroite, pour avoir l’attention des gens, il ne faut pas leur donner l’impression de leur imposer une idée, une façon de penser.
II). UN RÉCIT EN ABÎME : LA FABLE
a). L’utilisation d’un récit, l’effet est immédiat
L’orateur, en réalisant que les personnes auxquelles il s’adresse, s’attardent d’avantage à des disputes d’enfants qu’à ses paroles, réalise qu’en fait ceux-ci ont besoin d’être divertis pour vous prêter attention : « Que fit le harangueur? Il prit un autre tour » (v.15). Il fait ainsi passer son message par le biais de la fable et dit : «Cérès, commença-t-il, faisait voyage un jour / Avec l’anguille et l’hirondelle / Un fleuve les arrête ; et l’anguille en nageant / Comme l’hirondelle en volant / Le traversa bientôt » (v.16-20). Le vers saccadé et brisé est intéressant, il sert à illustrer le fait que le harangueur invente ce récit « en direct », si l’on peut dire. Ce début de récit présente un contexte surréaliste et enfantin, et suscite ainsi l’intérêt de la foule par une série d’évènement très simple et inachevée, Maintenant, tout le monde attend la suite de son histoire avec impatience et s’écrie : « Et Cérès, que fit-elle? » (v.21). Cette citation montre tout à fait l’effet immédiat qu’a ce changement de stratégie et va permettre au harangueur de développer sa thèse.
b). Le dénouement du récit, une mise en garde pour le peuple
L’orateur se sert de Cérès, la déesse des moissons vénérée à Athènes comme d’un argument d’autorité pour rappeler « sa patrie » (v.2) à l’ordre : « Ce qu’elle fit? Un prompt courroux / L’anima d’abord contre vous/ Quoi, de contes d’enfants son peuple s’embarrasse! » (v.22et 24). Il dénonce ainsi leur goût pour les fables alors qu’ils ne s’intéressaient pas du tout à son discours auparavant et les met en garde contre la menace qui pèse sur eux, à cause de Philippe de Macédoine, qui est leur ennemi : « Et du péril qui le menace / Lui seul entre les Grecs il néglige l’effet/ Que ne demandez-vous ce que Philippe fait ? » (v.25-27). Ici, l’orateur utilise des questions rhétoriques pour dénoncer le comportement enfantin et naïf de son peuple. Ainsi, par la morale qui suit, le titre de la fable prend tout son sens.
c). La morale de La Fontaine
Les vers qui suivent montrent toute l’ampleur de la stratégie argumentative de La Fontaine, celui-ci s’est servi du récit en abîme appartenant supposément à l’orateur pour appuyer son propre point de vue, cette fable présente donc deux morale, celle exposant la pensée du harangueur et celle de la vraie fable affichant le point de vue de La Fontaine, voici le passage en question : « À ce reproche l’assemblée/ Par l’apologue réveillée / Se donne entière à l’orateur / Un trait de fable en eu l’honneur. » (v.28-31).
III). ART PÉDAGOGIQUE
a). Une morale universelle
En utilisant le pronom personnel « nous » (v.32), La Fontaine ouvre la morale, en effet il s’inclut dans celle-ci et montre ainsi qu’elle est didactique. Comme toutes les morales, celle-ci utilise le présent gnomique, qui est un présent de vérité générale, cela lui permet de rendre la morale de sa fable universelle et atemporelle : « Le monde est vieux, dit-on, je le crois : cependant / Il le faut amuser encor comme un enfant (v.36-37). Un autre point intéressant est qu’en utilisant le « je », il se met en valeur au lieu de se faire oublier comme il le fait parfois dans les autres fables, de plus, il dit au lecteur qu’il rédige une morale, (« Au moment que je fais cette moralité », v.33) alors qu’il se sert, comme son personnage de la fable, d’un récit afin de faire passer son idée. Il fait cela certainement parce qu’il sait que le titre de la fable est indicateur et qu’il ne veut pas qu’elle soit comprise autrement. Cette morale reste donc fermée puisqu’elle ne semble pas laisser place à l’interprétation.
b). Un besoin de divertissement propre à l’homme
La fontaine utilise ici, Peau d’âne légende très populaire à l’époque comme argument d’autorité, c’est une façon de rendre son message encore plus valable. Néanmoins il ne parle pas du Peau d’âne de Perrault qui ne paraîtra qu’en 1694, mais de celui auquel Louison fait référence dans « Le malade imaginaire » de Molière. Il explique dans le même temps que chaque homme a besoin de se faire conter une histoire, en effet, il est moraliste et donc un observateur de ses contemporains bien placé pour les comprendre. Cette morale est la suivante : « Nous sommes tous d’Athène en ce point ; et moi-même / Au moment que je fais cette moralité / Si Peau d’âne m’était conté / J’y prendrais un plaisir extrême / Le monde est vieux, dit-on, je le crois ; cependant / Il le faut amuser encor comme un enfant. » (v.32-37). Remarque intéressante, il est évident que La Fontaine cherche à rendre sa morale universelle, il l’applique à toute l’humanité, néanmoins il garde encore légèrement le contexte se son récit témoins avec le passage : « Nous sommes tous d’Athène en ce point ».
CONCLUSION
Par cette fable, présentant un récit en abîme, La fontaine appuie son point de vue de manière originale et bien pensée, tout est parfaitement enclenché. Il utilise un personnage présentant lui-même une thèse en se servant de la fable et se sert de ce récit pour en tirer sa propre morale. La Fontaine se montre ainsi honnête homme, car il enseigne tout en cherchant à plaire à ses lecteurs, à les divertir. Néanmoins, la fable est elle le seul moyen littéraire de divertir tout en maintenant une argumentation solide?
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