Le Romantisme
Période (Romantisme français) : 1789-1850
Nous allons étudier ce mouvement par rapport à son impact dans la littérature. Cependant, il est important de ne pas oublier qu’il touche tous les arts : peinture romantique (Eugène Delacroix), musique romantique (Hector Berlioz), littérature romantique (Alfred de Musset, Victor Hugo, Dumas, Chateaubriand…).
Contexte historique
En France, le Romantisme fait son apparition en 1789, suite à la prise de la Bastille. En effet, cet événement amorce une profonde remise en cause de la société française de l’époque. La décapitation du roi en est d’ailleurs le symbole. Cela donne également naissance à une société sans classes sociales, bourgeoise et fondée sur l’individualisme. Sous Napoléon est amorcée une période de conquête militaire qui met l’accent sur le mérite personnel plutôt que sur la naissance. Cette période s’étend jusqu’à l’exil de Napoléon en 1815. C’est le retour de la monarchie, qui est désormais constitutionnelle et de l’aristocratie. Il apparaît donc une société dans laquelle les jeunes ne trouvent pas leur place. Ces jeunes, les romantiques se révoltent contre cette époque qu’ils trouvent décevante.
C’est cette révolte et cette déception qui va expliquer la solitude que ressentent les romantiques français. En effet, ils ont le sentiment d’être seul contre tous. De plus, ils ne sont pas toujours très rationnels, leurs sentiments prenant souvent le dessus. Cela se voit entre autre dans la valorisation qu’ils font des « passions ». Les héros romantiques ressemblent souvent à leurs auteurs. En effet, ces derniers pensent être élus par une sorte de génie, ils sortent du lot, se distinguent de la société. Ils se donnent pour rôle de redonner un sens à une époque qu’ils trouvent tout simplement médiocre.
Thèmes de prédilection
1. Les « Passions » = Amour (Les Caprices de Marianne en est un bon exemple).
2. Le « mal du siècle » = il consiste en un sentiment d’inadéquation de l’individu avec son époque. En 1802, Chateaubriand évoquait déjà ce sentiment dans René. Cependant, on apparente davantage ce concept à la deuxième génération d’écrivains romantique. En effet, ce sentiment est encore plus présent dans leurs écrits, car ils doivent supporter le manque de liberté sous la Restauration. Ex : Les Confessions d’un enfant du siècle, d’Alfred de Musset.
3. L’ « engagement » = chez les romantiques on retrouve souvent une forme de refus du monde établie. Celui-ci s’incarne par une véritable révolte qui peut être individuelle : tentative d’une progression social du héros (ex : Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir). Cependant, après 1830, ce refus s’exprime dans la dénonciation des injustices. Cet engagement romantique est humanitaire, politique et social (ex : Lamartine et Victor Hugo dénoncent la misère et les injustices et prennent ainsi part aux luttes de leur temps avec leurs œuvres. Hugo fait du poète un mage capable de conduire les hommes vers la lumière, le bonheur et la connaissance).
4. Le sentiment lyrique et mélancolique = En fait, il s’agit du sentiment, très fort, de la fuite du temps.
5. La recherche d’un « ailleurs » = le mal de vivre, ou mal du siècle que nous avons évoqué est à l’origine d’un désir d’évasion. Ainsi, les œuvres romantiques reflètent souvent une prédilection pour l’exotisme, le dépaysement et la réflexion sur les civilisations disparues, images des constructions humaines.
Un exemple de cette recherche d’un « ailleurs » serait Les Orientales de Victor Hugo.
6. La nature a une très grande importance chez les romantiques. Elle reflète leur état d’âme. Ici, l’hyperbole est poussée à outrance. Ainsi, les romantiques décrivent souvent une nature sauvage qui s’accorde avec leur sensibilité. En effet, les orages, tempêtes, etc. servent à symboliser la violence des passions. Ainsi que l’existence d’un monde infini et complexe, monde que le poète essaie de comprendre.
7. Le « moi » s’exprime à la première personne. Cela donne une dimension plus personnelle au récit, car on privilégie ainsi l’individu. Ainsi, le poète fait part de ce qu’il ressent (espoirs déceptions…) et de certaines de ses expériences passées, souvent malheureuses. Nous observons ainsi un lyrisme personnel qui est visible dans : les interrogations sur une identité perturbée, l’évocation du temps et l’expression d’une perpétuelle insatisfaction qui traduit en fait le mal de vivre ou mal du siècle que nous avons mentionné précédemment. Ce mal du siècle est né du décalage entre les rêves de la personne et la réalité dans laquelle elle vit. Ainsi, l’insatisfaction exprimée dans la littérature correspond en réalité à un état de trouble, de malaise existentiel.
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